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La participation effective des femmes à la prise de décision est une des principales stratégies d’amélioration de leur statut dans la société. Elle permet, non seulement de réaliser l’égalité des chances entre l’homme et la femme dans l’exercice du pouvoir, mais elle contribue également au changement des perceptions collectives sur le rôle des femmes dans la société.
Au Sénégal, cette vision s’est matérialisée avec la loi n°2010-11 du 28 mai 2010 instituant la parité absolue dans les assemblées électives et semi-électives. Avec la loi sur la parité, le Gouvernement a en effet entendu prendre des mesures spécifiques pour assurer aux femmes l’égalité d’accès à la représentation ainsi que la pleine participation à la prise de décision aux niveaux national et local : Assemblée nationale, Haut conseil des collectivités territoriales, Conseil économique, social et environnemental, Conseils départementaux et municipaux. La loi a entraîné une forte augmentation de la représentation des femmes dans les instances politiques.
Ainsi, à l’Assemblée Nationale, elles occupent respectivement 42 % et 43 % des sièges à l’issue des élections de 2012 et de 2017 (12eme et 13eme législatures) alors qu’elles ne représentaient que 24 % des députés en 2007 (11eme législature). Mais la parité a été encore plus significative dans les territoires où elle a permis un triplement du nombre de femmes élues locales qui passe de 15 % en 2009 à 47 % en 2014.
Toutefois, cette expérience historique de la parité soulève de nombreuses questions : au-delà de l’arithmétique de la représentation par sexe, l’application de la loi de la parité a-t-elle significativement modifié les caractéristiques des élu-e-s et les perceptions qu’en ont le personnel politique et la population? Les préférences politiques des femmes élues diffèrent-elles systématiquement de celles des hommes élus ? Ces différences (si elles sont établies) se traduisent-elles en pratique dans les politiques publiques de manière à générer des résultats différents et de nature à avoir des impacts sur le bien-être de la population ?
Le projet PAPEF avait pour objectifs d’identifier les obstacles qui entravaient la participation pleine et effective des femmes dans les assemblées locales en dépit de l’application de la loi sur la parité et de l’approfondissement de la décentralisation (Acte 3).