Le LASPAD, un laboratoire africain

LASPAD, a Pan-African Research Center

Le LASPAD, un laboratoire africain

LASPAD, a Pan-African Research Center

HIRA : un modèle de référence de la prise en charge des adolescentes victimes de violences sexistes

Les 9 et 10 novembre s’est tenu à Dakar l’atelier national de production d’un modèle de référence pour la prise en charge de la santé des adolescentes. Les objectifs de l’atelier étaient de produire, de manière participative et inclusive, les éléments majeurs pour composer un modèle holistique et réplicable de prise en charge réparatrice des victimes/survivantes de violences sexistes et lancer la mise en place d’un réseau national d’établissements pour les accueillir.

Cette rencontre se situait dans le cadre de la mise en œuvre du projet HIRA du Laboratoire d’analyse des sociétés et pouvoirs/Afrique-Diaspora (LASPAD) de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis. Des acteur.e.s venu.e.s de différents horizons se sont retrouvé.e.s pour la co-construction avec l’équipe du projet, d’un modèle holistique et réplicable de prise en charge centré sur la problématique de l’accueil, du conseil et de l’hébergement des victimes/survivantes. Cela, à partir des résultats de recherche obtenus et de leurs riches expériences.

Pour rappel, dans le cadre du premier volet du projet, quatre études majeures ont été réalisées. La première a consisté en la réalisation de la cartographie nationale des structures de prise en charge des victimes de violences sexistes au Sénégal. La deuxième est une monographie sur le centre Kullimaaroo, qui se trouve à Ziguinchor. La troisième est une enquête sur les bonnes pratiques en matière de prise en charge des victimes de violences sexistes au Sénégal. Enfin, la quatrième étude porte sur les perceptions des violences basées sur le genre (VBG) par les adolescentes du Sénégal et sur la santé sexuelle et reproductive. Toutes ces enquêtes ont été présentées durant l’atelier par les chercheur.r.s responsables et les jeunes membres du comité consultatif qui ont eu à mener les recherches sur le terrain.

Après chaque présentation, un moment d’échanges a notamment permis de préciser les informations recueillies et d’aborder les préoccupations des partenaires et responsables de structures d’hébergement. Ces derniers se sont rendus compte de la nécessité de se constituer en réseau afin de mutualiser les forces mais aussi pour la mise en œuvre d’un plaidoyer et le renforcement des capacités.

Pour Ndèye Marie Thiam, directrice du centre Kullimaaroo de Ziguinchor, cela permettra de se connaître, de mutualiser les forces avec le partage d’expériences, de pouvoir référencer des victimes vers des centres qui se trouvent dans des régions voisines et de parler d’une seule voix lors des plaidoyers, entre autres.

L’atelier de rédaction du modèle de référence s’est d’ailleurs tenu le samedi 12 novembre 2022 à Ziguinchor avec l’équipe de coordination du projet HIRA, celle du centre Kullimaaro et un membre du mouvement Gënji hip hop. Pour permettre plus d’efficacité dans la rédaction, l’équipe a été divisée en deux groupes. Le premier groupe a travaillé sur les questions de signalement, référencement et hébergement des victimes et le second sur l’information, la formation et la réinsertion de ces dernières. Les discussions et la rédaction du modèle s’est beaucoup inspiré de toutes les propositions, concepts et opinions des responsables de centres d’accueil ou acteurs et participants de l’atelier des 9 et 10 novembre, mais aussi de l’expérience de l’équipe de Kullimaaroo.

Par ailleurs, il a été émis l’idée de la mise en place d’une architecture adaptée aux centres d’hébergement qui permettrait de préserver l’anonymat et l’intimité des pensionnaires victimes par rapport aux visiteurs du centre. Ceci fera l’objet d’une étude qui sera ajoutée au modèle de référence.