Le LASPAD, un laboratoire africain

LASPAD, a Pan-African Research Center

Le LASPAD, un laboratoire africain

LASPAD, a Pan-African Research Center

Beya Gille Gacha, L’Autre Royaume, Installation terre crue, metal, bois, charbon actif, plantes, eau…, 2022

Dans le cadre du programme de recherche sur les réponses face à la Covid 19 (FACE), le LASPAD – UGB avec la collaboration de Open Society Initiative for West Africa (OSIWA) réalise une recherche-action sur l’introduction d’une analyse et d’une réponse critiques intersectionnelles féministes aux mesures nationales et transnationales actuelles pour faire face à l’impact social, économique et politique de la Covid-19 en #Afrique. Ce programme présente plusieurs volets : la mise à disposition des recherches intersectionnelles féministes critiques sur la pandémie pour une intervention plus précise pour répondre aux besoins du genre, l’Influence des politiques publiques et des interventions#COVID19, d’un point de vue féministe et la création d’un engagement public plus dynamique et le renforcement des compétences pour les alternatives féministes sensibles au genre.

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Mame-Penda BA

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Mouhamed K. AMOUSSA

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Rachid ID YASSINE

LA SECONDE PANDÉMIE : LES VIOLENCES BASÉES SUR LE GENRE SOUS LA COVID-19 AU SÉNÉGAL

La hausse des violences faites aux femmes et aux filles dans le monde a été remarquée au tout début de la première vague de Covid-19, du fait, notamment, de l’accroissement des demandes d’assistance en première ligne et du constat que les services d’hébergement atteignaient leur capacité maximale (pays OCDE). Au Sénégal, le volet VBG du programme de recherche 100Mille étudiants contre Covid-19 a permis de dresser un portrait global des violences faites aux femmes, et de mieux mesurer l’impact de la pandémie et des mesures de restriction sur ces violences. L’analyse des données a permis de mettre en lumière leur augmentation, mais aussi les difficultés, pour les victimes/survivantes, à accéder aux ressources de soutien et d’accompagnement.

FAIRE DES GROUPES VULNÉRABLES UNE PRIORITÉ DANS LA RIPOSTE CONTRE LA COVID-19

La recherche menée dans le cadre du programme 100Mille étudiants contre la Covid-19 a rappelé la fragilité du système de santé sénégalais, malgré une volonté politique affirmée et le soutien de partenaires techniques et financiers pour davantage prendre en compte les groupes à risque et les groupes vulnérables. Si l’étude a montré une bonne connaissance générale des mesures barrières et une confiance des personnes âgées et des femmes enceintes dans le système de santé, elle a surtout révélé les carences dans la prise en charge des groupes vulnérables et des groupes à risque. En plus d’une interruption très marquée du suivi médical des personnes vivant avec des maladies chroniques et une baisse des consultations chez les enfants de moins de 5 ans, l’étude permet de relever une grande méconnaissance de la couverture maladie universelle et une forte réticence, surtout chez les jeunes, à la vaccination contre la Covid-19.

 

L’ENGAGEMENT COMMUNAUTAIRE : UN LEVIER DE CHANGEMENT CITOYEN

Le programme 100Mille étudiants contre la Covid-19 est une initiative lancée en mars 2020 par les universités publiques du Sénégal, dans l’objectif de mobiliser les étudiants dans la sensibilisation de la population sénégalaise afin de lutter contre la propagation du virus. Il a permis d’impliquer davantage la jeunesse, notamment estudiantine, dans la vie de la Nation par la promotion d’une citoyenneté active et de l’esprit d’engagement et de don de soi dans le contexte de la riposte contre la Covid-19. Les étudiants volontaires ont contribué à la sensibilisation de leur communauté et servi de relais dans la vulgarisation des bonnes pratiques pour lutter contre la propagation de la Covid-19. En ce sens, l’engagement des étudiants dans la lutte contre la maladie a été un pari gagnant.

 

PROTÉGER LES ENFANTS EN PÉRIODE DE PANDÉMIE

La pandémie de la Covid-19 et les réponses des autorités sénégalaises ont eu un impact fort sur les droits des enfants et ont éprouvé le système national de protection de l’enfance. L’apparition de la maladie, au regard des conditions de vie de certaines catégories d’enfants, a constitué un risque pour la garantie du droit à être protégé et soigné. Les mesures de sécurité sanitaire prises ont entraîné l’interruption effective du droit à l’éducation et du droit aux loisirs accentuant ainsi les conditions de production de violence sur les enfants.

Des mesures ont été prises pour garantir à certaines catégories d’enfants le respect du droit à un refuge, à être secouru et à avoir une vie décente. Elles concernaient notamment les enfants en situation de rue et les enfants talibés, mais elles n’ont pas été couronnées du succès espéré. L’analyse de l’action des autorités publiques chargées de protéger les enfants montre que le Sénégal a encore beaucoup d’efforts à fournir pour satisfaire aux exigences minimales de protection de l’enfance.

 

POUR UNE CONTINUITÉ DE L’ÉCOLE AU-DELÀ DES CONTRAINTES DE LA COVID-19 AU SÉNÉGAL

Face à la fermeture des écoles occasionnée par la Covid-19, le gouvernement du Sénégal a mis en place un plan de riposte pour assurer la continuité éducative. Celle-ci s’est faite à travers un ensemble de dispositifs (numérique, télévisuel, radiophonique et papier). L’ensemble des mesures prises sont diversement appréciées en fonction des localités, du profil des familles et du potentiel des établissements. Les engagements institutionnels associés à ceux des communautés ont permis, ici et là, une forme de continuité pédagogique, même si dans l’ensemble tout n’a pas fonctionné. Cette note invite à repenser le système éducatif dans sa globalité et dans ses articulations avec les communautés pour le rendre plus résilient.

 

LES DROITS HUMAINS À L’ÉPREUVE DE LA RIPOSTE CONTRE LA COVID-19 AU SÉNÉGAL

Les mesures exceptionnelles d’endiguement de la crise sanitaire ont eu des impacts sur l’État de droit et l’exercice des libertés publiques ; parmi celles-ci, la liberté d’aller et venir et conséquemment, l’essentiel des droits et libertés qui en sont tributaires. Les forces de sécurité qui avaient pour mission de veiller au respect strict des mesures découlant de l’état d’urgence sanitaire sur toute l’étendue du territoire ont parfois eu recours à la violence. La présente recherche montre qu’il y a nécessité d’une meilleure prise en compte des droits humains dans le maintien de l’ordre en contexte de crise.

 

REPENSER LA COMMUNICATION PUBLIQUE EN TEMPS DE CRISE SANITAIRE

Le programme 100Mille étudiants contre la Covid-19 a entrepris une étude sur la communication du ministère de la Santé et de l’Action Sociale (MSAS) dont l’objectif était d’interroger les connaissances et les perceptions de la population sur l’épidémie à travers des messages diffusés et des actions menées. 

Si les leviers conventionnels de la communication publique (communication de masse, communication interpersonnelle) et ceux de la communication numérique ont été activés, il a été noté des niveaux de perception et de crédibilité variables. L’étude a relevé des manquements dans la communication et l’influence de facteurs socioculturels qui ont contribué à fragiliser le discours institutionnel, particulièrement dans le domaine de la sensibilisation.