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A vos candidatures ! Jusqu’au 10 juillet 6ème ÉCOLE DOCTORALE DU LMI MOVIDA  

du 20 au 24 novembre 2023

 Université Cheikh Anta Diop, Dakar

Organisée par
l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN) de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) et l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD)

Avec le soutien
du Laboratoire Population Environnement Développement (LPED) de l’IRD, de l’Institut Sociétés en Mutation en Méditerranée (SoMuM) d’Aix-Marseille Université et de l’Institut Convergences Migrations (ICM).


L’objectif de cette école est de stimuler les pistes de réflexion et les échanges autour de la question des identités administratives et du rapport à la documentation dans les travaux de recherche sur les migrations et les mobilités. L’école se fixe également comme objectif de mener un travail de terrain et d’observation sur cette thématique et d’apprendre à le mobiliser dans l’écriture.


Argumentaire

Les mobilités africaines, qui sont au cœur du Laboratoire Mixte International de recherche MOVIDA (Mobilités, Voyages, Innovations et Dynamiques dans les Afriques méditerranéenne et subsaharienne), combinent deux types d’idées reçues : d’une part, les mobilités et les migrations seraient peu dépendantes de leurs encadrements formels ; d’autre part, l’Afrique serait peu régie par des règles écrites et des procédures de formalisation. En réalité, en Afrique comme ailleurs, titres et documents influencent la manière dont se font et se vivent les mobilités et les migrations. Sur le continent, les difficultés d’accès aux procédures administratives et aux documents ainsi que le manque de respect, parfois, pour les papiers obtenus ou présentés, cohabitent avec une bureaucratie influente et une rigidité administrative. Ainsi, en parallèle et apparemment en paradoxe de l’informalité qui semble prédominer à divers égards concernant les migrations intra-africaines (circulation, travail, etc.), les formalités administratives et les papiers prennent une place importante dans les parcours de vie et les appartenances. Cette réalité est renforcée dans le contexte de juridicisation des migrations qui a marqué ces vingt dernières années, y compris en Afrique méditerranéenne et occidentale.

Cette école propose de travailler sur le lien entre parcours migratoires et identités administratives. Dans un monde où l’écrit s’est généralisé au niveau des Etats, tout individu est soumis à des marqueurs administratifs qui servent à l’identifier, le catégoriser, le classer, le comptabiliser. Pour les personnes franchissant les frontières ou se situant en dehors de leur pays de nationalité, les papiers administratifs peuvent prendre une importance particulière. Qu’elles se reconnaissent ou non dans les identités administratives qui leur sont assignées, qu’elles acceptent ou non les catégorisations formelles, ces personnes sont confrontées à la question des papiers qui les traduisent, les désignent et influent régulièrement sur leurs parcours migratoires. Cette thématique servira de point d’ancrage pour la mise en œuvre d’expériences de terrain et d’ateliers d’écriture scientifique.

Cette école doctorale invite d’abord à réfléchir à la pertinence d’une prise en compte des questions touchant à la documentation dans l’appréhension des mobilités et des migrations par diverses disciplines (histoire, sociologie, anthropologie, géographie, philosophie, science politique, démographie, droit, etc). La situation administrative des personnes en mobilité entraîne généralement leur catégorisation (national/étranger ; régulier/irrégulier ; réfugié/migrant, etc.) et oriente la perception qu’ont les autres de leurs appartenances et de leurs valeurs. Les documents peuvent être marqueurs d’identité (familiale, nationale, religieuse, intellectuelle, etc). Ils peuvent permettre de prouver un droit. Ils peuvent aussi trahir ou exclure. L’absence de documents peut entraîner l’absence de protection, ou ouvrir des opportunités. Il s’agira, de manière générale, de penser l’utilisation des papiers (documents, officiels ou non, archives, « paperasses ») dans nos matériaux de recherche : comment les appréhender ? Quelle légitimité ont-ils ? Comment les intégrer dans nos analyses ? Quelles histoires racontent-ils que ne racontent pas – ou autrement – les récits des parcours migratoires ?

Au fil du temps et de leurs parcours, les étrangers/migrants peuvent disposer de différents statuts administratifs, leur donnant différents droits. Ils peuvent passer par des épisodes d’irrégularité et obtenir une autre nationalité. La complexité des parcours administratifs et leurs conséquences sur la vie des migrants et de leur famille seront abordés. L’école invite ainsi à explorer la variété des statuts et la diversité des données et des formalités administratives susceptibles d’impacter la vie et le parcours des personnes en migration (passeports, visas, titres de séjour, certificat de réfugié, de mariage, ijâza, etc.). Elle conduira également à discuter des multiples formes de rapport à ces données et formalités (formalisme, indifférence, catégorisations discrètes, destruction de documents, etc.).

Dans une perspective à la fois historique et comparée, l’école invite à réinterroger les appartenances administratives et juridiques sous un prisme renouvelé. Derrière la technicité de la documentation et le simplisme du formalisme se cache un ensemble de grandes questions touchant aux identités individuelles et aux appartenances collectives, aux constructions nationales, à la décolonisation, et à l’unité (ouest) africaine notamment.

En mobilisant diverses compétences, l’école doctorale se déroulera entre conférences, débats, ateliers doctoraux en lien avec l’écriture de terrain et la collecte de données.

  • Ateliers doctoraux

La 6ème édition de l’école doctorale est de nouveau l’occasion pour les doctorant.es du LMI MOVIDA mais aussi pour celles et ceux affilié.es à ses partenaires scientifiques, de se retrouver et d’échanger autour de questions méthodologiques, épistémologiques, et également plus personnelles sur leurs recherches en lien avec les questions migratoires et tout particulièrement avec les rapports aux documents. Les ateliers doctoraux seront animés en petit groupe sur plusieurs demi-journées par des chercheurs liés au LMI MOVIDA et une séance de restitution sera organisée en fin de semaine.

  • Ateliers pratiques

Les ateliers doctoraux seront articulés à des table-rondes et des ateliers d’« écriture de terrain ». Une journée sera consacrée à des enquêtes et une récolte de données à Dakar sur un terrain au choix mêlant mobilités et rapport aux papiers, suivie d’une journée consacrée à la restitution des enquêtes de terrain et à la discussion des comptes rendus écrits.


Conditions de participation

Cette école de formation est destinée à accueillir des doctorant.es qui travaillent sur les questions migratoires, notamment depuis, vers et à travers l’Afrique. L’école sera ouverte en priorité aux doctorant.es de l’UCAD et de l’UGB de St Louis, ainsi qu’aux doctorant.es membres du LMI MOVIDA.

Les candidat.es sont tenu.es d’envoyer leur CV (une page maximum) et une lettre de candidature (motivation, intérêt pour ce genre d’exercice et éventuel lien du sujet avec la thèse) à lmi.movida@gmail.com pour le 28 juin 2023 au plus tard. Le courriel doit porter pour objet « Candidature école de formation MOVIDA ».


Comité d’organisation

  • Cheikh El Hadji Abdoulaye Niang, IFAN/UCAD
  • Sophie Bava, IRD/LPED
  • Marie-Laurence Flahaux, IRD/LPED
  • Saliou Ngom, IFAN/UCAD
  • Delphine Perrin, IRD/LPED
  • Seydi Diamil Niane, IFAN/UCAD

Comité scientifique

  • Cheikh El Hadji Abdoulaye Niang, IFAN/UCAD
  • Sophie Bava, IRD/LPED
  • Florence Boyer, IRD/URMIS
  • Cheikh Oumar Bâ, IPAR
  • Mamadou Dimé, UGB/ULRIC
  • Marie-Laurence Flahaux, IRD/LPED
  • Nadia Khrouz, UIR/CGS
  • Stéphanie Lima, INUC Albi, LISST Toulouse
  • Harouna Mounkaïla, Université Abdou Moumouni/GERMES
  • Saliou Ngom, IFAN/UCAD
  • Marème Niang-Ndiaye, Dpt de Géographie/UCAD
  • Delphine Perrin, IRD/ LPED
  • Seydi Diamil Niane, UCAD/ IFAN
  • Emeline Zougbede, ICM

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